CAS D’ÉCOLE — TH 2001 — ÉNIGME 36 (JANVIER - MARS 2002)

 

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Cette énigme était d’apparence concise pour TH 2001, où de nombreuses énigmes comportaient des images animées, des dialogues, de la musique, etc. Ici, un seul visuel :

Le puzzle reconstitué,
on obtenait ceci :


Ou mieux, ceci :

 

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Puisqu’il s’agissait, a priori, de localiser la tombe du personnage barbu, il fallait l’identifier... et c’est là qu’avec un bel ensemble, les chercheurs de TH 2001 ont entrepris de front, comme un seul homme, des recherches tous azimuts de toutes les banques de données iconographiques qu’ils pouvaient trouver sur Internet !

Il est clair qu’une telle approche, vu les dizaines, voire les centaines de milliers de résultats négatifs qu’elle pouvait engendrer, n’était pas la bonne. Quel auteur qui se respecte imposerait aux chasseurs des recherches aussi interminables et hasardeuses, dépourvues de la moindre parcelle d’astuce ?

Pourtant, les indices ne manquaient pas. L’énigme précédente conduisant les chasseurs à Bayeux et à sa tapisserie, les chercheurs pouvaient, dans un premier temps, s’intéresser à cette ville, à cette région, à Guillaume le Conquérant. Pourtant, le personnage barbu présentait une apparence décidément plus moderne. Ces recherches « régionales » ne donnèrent rien... car elles furent mal conduites.

Puisque le portrait était donné sous forme de puzzle, on s’intéressa ensuite à l’histoire de ces casse-tête, à ceux qui les avaient inventés, promus, industrialisés. En vain.

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Début mars 2002, deux mois après la mise en ligne de l’énigme, une indication supplémentaire fut donnée sous la forme de ce qui apparaissait à l’évidence comme des dates de naissance et de mort : 26/03/1840 et 07/11/1914. Le fait que Max ait attendu aussi longtemps pour la donner me semble démontrer que, selon lui, aucune aide n’était nécessaire pour trouver la solution ; on pouvait sans doute en déduire que cette dernière était bien loin des hypothèses ultra-compliquées échafaudées par certains.

De plus, étant en possession de ce qu’on pouvait a priori considérer comme les dates de naissance et de mort du personnage, il aurait semblé logique que les chercheurs effectuent en premier lieu une recherche auprès de l’état-civil de Bayeux... Or, cela ne fut pas fait.

C’est, semble-t-il, par pure coïncidence (et sans aucun lien avec la diffusion de l’indication supplémentaire) que, le 9 mars 2002, le chercheur français Chtem découvrit sur Internet le barbu mystérieux, en l’occurrence un missionnaire français, le père Marc-Marie de Rotz, mort à Sotome au Japon (province de Nagasaki), où subsistent de nombreuses traces de son long séjour :

Statue du père de Rotz
à Sotome


Sa tombe, dans le « cimetière des étrangers »

La statue (à gauche) et le portrait utilisé dans l’énigme

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Sans minimiser le moins du monde la découverte de Chtem, d’autant plus remarquable que les moyens employés supposaient beaucoup d’obstination (et de chance!), constatons quand même que cette énigme a résisté 69 jours (!!) sur le simple postulat que, puisque TH 2001 est une chasse diffusée sur Internet, toutes les réponses doivent forcément être trouvées sur Internet... Certes, cela s’avéra en fin de compte, mais on imagine combien de jours d’avance aurait pu prendre un chercheur qui se serait intéressé avant tout au seul lien tangible entre cette énigme et la précédente, à savoir la ville de Bayeux !

Ce chercheur aurait sans doute pu identifier très rapidement le mystérieux personnage, par exemple en publiant le portrait dans le journal local... Il aurait alors appris que le père de Rotz était natif de Bayeux—et non pas de Vaux-sur-Aure comme l’affirment plusieurs sites Web. Dans ce village, situé à quelques kilomètres au nord de Bayeux, se trouvait le château familial où le bon père fut élevé. En se renseignant un peu localement, il n’était pas difficile d’apprendre que Vaux-sur-Aure est... jumelé à la ville japonaise de Sotome !

Dès le départ, le personnage avait été très bien cerné en termes d’époque (XIXème siècle-début du XXème) et de profession. Le fait que la question « Où repose-t-il ? » soit rédigée en français permettait de déduire qu’il était français ou francophone, ou que sa dernière demeure était en pays francophone. On avait un point de départ situé en France, Bayeux. Pourquoi ne pas approfondir dans cette voie (ne serait-ce que pour éliminer cette piste) au lieu de plonger à n’en plus finir dans des recherches aveugles ou dans des calculs affreusement compliqués sur le nombre des pièces du puzzle, leur forme, leur disposition, etc. ?

Cette énigme nous apprend/rappelle la leçon suivante : commencer par explorer les pistes évidentes, simples, qui s’offrent de manière naturelle, et sans les évacuer parce que, justement, elles semblent trop simples. Peut-être sont-elles erronées (et à ce moment-là, il sera toujours temps de faire plus compliqué), mais peut-être pas...

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