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LA FAUSSE PISTE « EXCALIBUR »

 

Relisons La Chanson de Roland : bien que cette boucherie historique y soit considérablement romancée, aucun rocher à l’horizon... ou plutôt si, un, celui sur lequel Roland tente de briser Durandal afin qu’elle ne tombe pas intacte dans les mains ennemies. Il n’y parvient pas et, pour tenter de la dissimuler aux yeux des méchants, il la glisse sous lui au moment où il s’allonge à terre pour mourir après avoir joué du cor avec la maîtrise que l’on sait.

Ce sera bien son premier moment d’intelligence de la journée, car pour le reste... Roland est preux (courageux) mais Olivier est sage, comme dit la chanson, manière pudique de constater que Roland était fort musclé, mais qu’au-dessus du nez, ça virait plutôt au fromage blanc—mais je m’égare.

Or donc, voilà Durandal glissée sous le corps de Roland mourant. Il va de soi que la version alternative est une joyeuse invention du syndicat d’initiatives local. Jugez-en : Roland, en dépit de son épuisement, est assez énervé de ne pouvoir briser Durandal et, de dépit, la lance au loin ; en retombant à pas mal de kilomètres de là, la lame ouvre dans la chaîne des Pyrénées la brèche dite « de Roland » à Gavarnie. Amusant.

Une autre « réécriture créative » fait accomplir à Durandal un vol long-courrier pour aller se planter, cette fois, à Rocamadour—aidée par Saint-Michel, il est vrai. Puisqu’il est question de Saint-Michel, les moines du mont du même nom ont dû se maudire de n’y avoir pas pensé eux-mêmes avant leurs confrères ! Cela me rappelle les querelles des reliques entre abbés du Moyen-Âge.

Du côté espagnol, les syndicats d’initiatives (c’est décidément le mot qui convient) sont tout aussi créatifs puisqu’il paraît qu’on a pu voir il y a quelques années, au col de Roncesvalles/Ibañeta, une vieille lame rouillée plantée dans un rocher... Plaisanterie moderne qui a abusé bien des chouetteurs.

Durandal n’ayant donc jamais été lancée ni plantée nulle part, il faut maintenant évoquer un concept que l’on voit ressurgir plusieurs fois dans la Chouette : ce que j’appelle « notre référentiel commun », autrement dit ce que nous, Français du début du troisième millénaire, savons tous parce qu’on nous l’a appris à l’école, ou raconté en famille, ou que sais-je encore.

Or, parmi ces faits, croyances, légendes que nous connaissons tous, il existe une épée fameuse dont tout le monde sait qu’elle était, elle, plantée dans un rocher sans que personne n’arrive à l’en arracher avant l’arrivée du héros : cette épée n’est pas Durandal, mais l’Excalibur des légendes arthuriennes.

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EXCALIBUR 1 - DURANDAL 0 : LUMIÈRE EN VUE PAR L’OUVERTURE

Impossible de s’arrêter en si bon chemin : si Excalibur entre en scène alors que nous étions à Roncevaux, c’est bien qu’il y a quelque chose à en faire.

Excalibur est un mot long et complexe. Neuf lettres, comme... (tiens donc!) Roncevaux... Avec des lettres communes, dont un U et un X... Serait-ce le début d’une piste ? N’y aurait-il pas là une clé de cryptage ?

Plaçons RONCEVAUX et EXCALIBUR l’un sous l’autre et établissons une clé de cryptage lettre à lettre : R = E, O = X, etc. Oui, oui, comme l’ALMISEFORU d’une des toutes premières I.S. (29 juillet 1993). Et à quoi l’appliquer ? Mais à OUVERTURE bien sûr, autre mot de neuf lettres « par » laquelle on nous prie de « voir » ! Qu’obtenons-nous ?

O
U
V
E
R
T
U
R
E
X
U
I
L
E
T
U
E
L

Ça ne veut pas dire grand-chose ? Pourtant, XUILETUEL est l’anagramme de... ET LUXEUIL ! Puisqu’il faut « voir la Lumière par l’Ouverture », Luxeuil répond plutôt bien à la définition, tant étymologiquement (lux) que phonétiquement... :o)

Et comme solution de la 470, A RONCEVAUX ET LUXEUIL explique la raison d’être du “A” de la charade dont personne ne comprenait vraiment pourquoi il était là...

Je vous vois pointer vers moi un madit accusateur : « Quand on voit la lumière par l’Ouverture, c’est toujours en ligne droite », et Roncevaux, Bourges et Luxeuil ne sont pas vraiment alignés. Alors, poussons le raisonnement plus loin : si Luxeuil n’est pas la lumière, ne pourrait-ce pas être une sorte de reflet de cette Lumière, une sorte d’œil :o) d’où, après l’avoir seulement « vue » depuis Roncevaux, on peut enfin la « regarder » ? Luxeuil ne pourrait-il pas être le lieu où il faut « mettre son œil » pour être en face de la lumière ?

Essayons. Si je regarde, depuis Luxeuil, en ligne droite par l’Ouverture (Bourges), que vois-je ? L’île de Ré ! Ré, ou Râ, dieu-soleil des Égyptiens... pas mal comme lumière, non ?

Et au fait, ne devons-nous pas trouver aussi une clé de passage vers l’énigme suivante ? Et cette énigme, la 580, de quoi parle-t-elle sinon de musique ?

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