LES ÉNIGMES DE LA CHOUETTE D’OR

 

780

PREMIER PAS...

 

Où tu voudras,

Par la rosse et le cocher.

Mais où tu dois,

Par la boussole et le pied.

 

Synthèse des madits du Fig-Mag :
Le « Premier pas » dont il est question dans le titre ne se fait pas avec les pieds.
Cette énigme commence là où finit l'énigme 530.
Sur le visuel, le piéton et le cocher sont en train de se croiser ; le cocher et ses deux chevaux venant vers le lecteur, le piéton s’en éloignant. Mais il n’est pas important de savoir à quel endroit, exactement, ils vont se croiser, ni d’où ils viennent.
L’heure de ce croisement n’a pas d’importance, pas plus que leur vitesse de déplacement.
Le piéton et le cocher sont sur un même axe.
Le cocher ne transporte pas de passagers.
La boussole est représentée telle qu’elle pourrait être dans votre main, ou telle qu’elle se présente lorsqu’elle est utilisée par l’un des personnages du visuel.
Cette boussole n’indique pas un lieu précis, mais une direction générale.
Cette direction générale sert de clé pour passer à l’énigme suivante.
Au bout de cette direction générale, il y a une destination : elle ne peut pas être trouvée dans l’énigme 780, mais seulement dans l’énigme suivante, qui est la 470.
Ce que fera l’un des personnages est important. Dès lors, on pourra ignorer ce que fera l’autre.
La fin du périple n’a pas été programmée en fonction d’une date.
Il y a autre chose à trouver dans cette énigme 780, et cette chose est très importante. Vous pouvez la trouver sans l’aide de l’énigme 530.

Quel chef-d’œuvre de concision, cette énigme ! « Ce n’est pas la plus difficile, disait Max, mais bizarrement c’est une de celles qui font le plus de résistance... »

Nous sommes donc à Bourges, ville importante la plus proche du centre géographique de la France. Comme vu précédemment, Bourges est l’Ouverture.

Le Cocher et le Piéton se déplacent en ligne droite sur un axe (rectiligne) grosso modo nord-sud (c’est la partie noire de l’aiguille qui indique le nord). Le Cocher, en fait, nous importe peu. Il vient du sud, va vers le nord, on se fiche de savoir où et on l’oublie puisqu’avec sa rosse, ils vont « où tu voudras ». C’est le Piéton, qui symbolise le chasseur, qui compte, et lui va dans la direction générale du sud en utilisant sa boussole, en l’aiguille de laquelle on peut avoir confiance pour le moment (voir page I.S.). Sa destination finale ne sera connue que dans l’énigme suivante, la 470. Il y va directement et sans étape intermédiaire.

Visuellement, il est clair que les personnages sont représentés en perspective : l’attelage se dirige vers le coin inférieur droit du visuel, le Piéton vers le coin supérieur gauche. Max a confirmé ce fait à plusieurs reprises, allant même jusqu’à préciser, dans le fameux message Cosa Autra qui synthétisait cette énigme (9 octobre 1995), que le Piéton était représenté « de trois-quarts dos, puisqu’il faut préciser ». L’orientation du visuel n’est donc pas « nord en haut », comme il est de règle générale dans la Chouette ; ici, « l’horizon » du visuel est orienté vers le sud-ouest, contrairement à ce que la boussole pourrait laisser penser.

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Puisqu’il « n’y a aucun lieu à trouver dans cette énigme, on peut donc en obtenir la solution complète sans autres lieux que ceux trouvés précédemment en 530 » et « la direction générale du Piéton [sud, donc] est la clé de passage pour aborder l’énigme suivante. »

Les chasseurs ont beaucoup glosé sur la signification du croisement, à tel point que Max a fini par dire : « Le croisement en soi n’a pas d’importance », ce qui est important c’est de comprendre qu’ils se croisent sur un même axe et non pas comme à une intersection. Bien. Mais alors, si « le croisement en soi » est sans importance, pourquoi l’avoir représenté ? Pourquoi diable avoir fait figurer le Cocher et son attelage, qui apparemment ne présentent aucun intérêt, alors que le Piéton seul et sa boussole auraient suffi ? On comprend que le Piéton, partant de Bourges, se dirige vers le sud... Que nous importe de savoir s’il croise un Cocher ? Encore plus fort : si le Piéton ne voit pas le Cocher, et n’est donc même pas conscient qu’il y a eu croisement, peut-il valablement continuer sa route ? « Il peut continuer » et « ça n’aura aucune influence sur son trajet », répond Max !

De même, le texte aurait pu être raccourci en : « Va où tu dois, par la boussole et le pied. » Cela aurait été encore plus concis et plus « propre ».

Faut-il admettre que le Cocher et tout ce qui s’y rapporte sont des éléments en surnombre, sans véritable utilité ? Qu’ils ne sont là, à la rigueur, que pour fournir des reliquats (mais lequels?) ou pour nous dire « tout ce qui est au nord de Bourges est sans intérêt dans cette énigme » ? J’ai du mal à m’y résoudre, et pourtant je ne vois rien d’autre à en tirer...

UN  ÉLÉMENT  NOUVEAU

Le 1er juillet 2005, le chercheur « Godevin le vilain* » a publié sur le forum de la Chouette une contribution n° 66263. Cette contribution contenait, parmi d’autres éléments qui ne me semblaient guère probants, la phrase suivante : « Une rosse est le contraire d’un étalon »... et là, je dois dire que j’ai (enfin) compris... peut-être pas LA raison de la présence du Cocher et de son attelage, mais au moins une des raisons possibles. Elle est liée à « l’autre chose importante à trouver » dans cette énigme : j’y reviendrai donc ci-dessous.

Mais comme quoi, il sort parfois des choses intéressantes sur le forum... Je ne les vois sûrement pas toutes, mais celle-là m’a paru mériter de figurer sur cette page.

* Ce chercheur n’est semble-t-il pas le premier à suggérer cette idée. Selon la recherche faite par Tromelin (merci à lui), c'est le chercheur « Shy » qui aurait été le premier à faire, sur le forum de la Chouette, le rapprochement (ou pluttôt l’opposition entre rosse et étalon—encore qu’en n’en faisant pas une exploitation correcte, à mon sens. Il s’agissait du message n° 5692.01 du 5 avril 2001.

 

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L’autre chose importante à trouver

Cette autre chose, beaucoup plus importante que la direction prise par le Piéton, et qui resservira ensuite, est la mesure.

Quasiment toutes les chasses non virtuelles, c’est-à-dire les chasses qui imposent de se déplacer physiquement sur le terrain pour déterrer le trésor ou sa contremarque, nécessitent une mesure pour la localisation finale. Cette mesure peut être la mesure officielle, à savoir le mètre et ses multiples et sous-multiples, auquel cas il n’est pas nécessaire de la définir : il suffira que le chercheur sache qu’il doit creuser à x mètres au nord de tel repère, par exemple.

Quand la mesure est spécifique à la chasse (qu’elle soit ancienne ou créée de toutes pièces pour les besoins de la cause), les chercheurs ne peuvent pas l’inventer. Il faut donc la leur faire trouver, ce qui va être ici le cas grâce à la boussole.

L’énigme parle de la boussole et du pied ; allusion au fait que c’est le Piéton qui est important et qu’il utilise la boussole, mais aussi allusion au pied, unité de mesure, et au fait que la boussole va nous aider à trouver sa valeur. En effet, mesure d’Ancien Régime, le pied a connu à peu près autant de valeurs qu’il y avait de provinces dans le royaume, sans parler de ses variations dans le temps.

Quant à la remarque incidente citée plus haut de « Godevin le malin » selon laquelle une rosse est le contraire d’un étalon, elle peut expliquer la présence du Cocher et de l’attelage dans le visuel : par la rosse, grâce à elle, on va « où on voudra », mais pas là où l’on doit. L’opposition étant très forte dans l’énigme entre rosse et Cocher d’une part, Piéton et pied d’autre part, il est tentant de vérifier cette opposition « terme à terme », si l’on peut dire. Or, si le Cocher s’oppose naturellement au Piéton, la rosse ne semble pas, à première vue, s’opposer à la notion de « pied ».

Cependant, si l’on se rappelle qu’une rosse est un mauvais cheval, sans vigueur (Petit Larousse), et qu’on lui cherche un terme dont la signification lui soit opposée, on arrive tout naturellement au mot étalon, qui symbolise tout le contraire d’une rosse. Or, de par son autre acception d’étalon de mesure, ce mot attire notre attention sur ce concept, associé terme à terme au pied.

Voilà donc qui pourrait expliquer la présence d’une « rosse » dans le visuel. Et comme on imagine assez bizarre, à l’œil, le « croisement » d’une rosse et d’un piéton, cette difficulté prévisible a été parée en « noyant » ladite rosse au sein d’un attelage piloté par un cocher.

Revenons à la boussole : elle fait 10,5 cm de diamètre, nombre officiellement confirmé par Max. La mesure de longueur la plus logique (à mon sens) qu’il est permis de déduire de cette valeur est la circonférence de la boussole, à savoir 32,986 cm, que nous arrondissons à 33 cm, équivalent du pied métrique. En appliquant la formule approchée pi = 22/7, on obtient d’ailleurs exactement 33.

On verra que cette mesure de 33 cm est confirmée par des énigmes ultérieures puisqu’elle permet d’obtenir de manière récurrente des résultats qui tombent juste. De plus, elle présente l’avantage, pour d’éventuelles futures mesures sur le terrain, de tomber également presque juste avec nos instruments actuels, à raison de 3 pieds pour un mètre.

La solution de cette énigme est donc SUD pour la direction générale du Piéton, et 33 cm pour la mesure. Faute de leur trouver un meilleur rôle, le Cocher (ainsi que la rosse, probablement) seront mis pour le moment dans le tiroir à reliquats éventuels.


Détail du tableau original photographié chez Michel Becker

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