LE MATÉRIEL — BASE ARRIÈRE — INSTRUMENTS

 

 

Pour travailler efficacement, vous devez disposer d’instruments aussi affûtés que vos neurones.

Il est de principe constant (sauf exception dûment signalée au préalable) que la solution finale de toute chasse peut se trouver depuis chez vous (« dans votre fauteuil », dirait Max Valentin). Si votre bibliothèque et votre habileté à dénicher l’information pertinente sur Internet font des envieux, encore vous reste-t-il à vous procurer des outils graphiques de qualité.

Pour trouver la Chouette, nous dit Max, il suffit de « quelques instruments simples »... Hum. Admettons. Il reste que si, pour tracer des traits d’un bout à l’autre de la Michelin 989 (près d’1,50 m de diagonale), vous utilisez une vieille plinthe à peu près droite, vous êtes mal parti(e) !

En réalité, vos outils de dessin n’auront de « simple » que le nom.

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Dans la majorité des chasses au trésor, à un moment ou à un autre, vous devrez réaliser des tracés. Ils pourront être plus ou moins complexes, sur une ou plusieurs cartes, avec ou sans usage de calques, mais ils devront toujours être très PRÉCIS. De minimes erreurs qui s’additionnent au fil des tracés finiront pas vous faire passer de plusieurs centimètres à côté de votre cible supposée—c’est d’autant plus vrai que les tracés sont longs, et dans la Chouette, ils sont souvent gigantesques...!

Sur le papier (si j’ose dire), ce qu’il faut réaliser est simple : des droites, des parallèles, des perpendiculaires, des cercles, des polygones divers, des médianes ou médiatrices, des mesures d’angles ou de longueurs, etc. Rien de bien sorcier.

En pratique, pour le réaliser voici ce qu’il vous faudra (voir étude détaillée des instruments ci-après) :


1
Règle de 1,10 m, taille minimum pour les tracés en diagonale d’un bout à l’autre de la France.
5
Loupe éclairante à double foyer (pour étudier de près les visuels de la Chouette... Euh... Je plaisante, bien sûr!).
2
Règle de transport de cap, très utile pour tracer des parallèles précises.
6
Le rapporteur ultime : la règle de navigation Autocap.
3
Rapporteur circulaire, plus flexible d’emploi que le classique rapporteur semi-circulaire.
7
Équerre de grande taille (30 cm).
4
Compas de précision avec bras d’extension pour cercles de grand diamètre.
8
Compas à pointes sèches, utile notamment pour vérifier l’équidistance de points ou simuler des « pas » sur la carte.

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RÈGLES, ÉQUERRES ET RAPPORTEURS

Comme tout le reste, choisissez-les de très bonne marque, c’est un gage de qualité et de durabilité. Achetez vos instruments de préférence dans un magasin spécialisé en fournitures de dessin ou d’architecture et choisissez-les toujours transparents (outils en bois et métalliques à bannir) afin qu’ils ne masquent pas la partie de la carte sur laquelle ils reposent.

Votre plus grande règle devra mesurer au moins 1,10 m de long (Minerva, modèle 6100), pour ne pas vous obliger à « rabouter » deux traits en cas de tracés longs. Peu maniable, coûteuse et relativement fragile, elle sera complétée de règles de 50 et 30 cm (Mecanorma Graphoplex 31) pour les tracés courants.

Ne faites confiance aux graduations que sur les règles de très bonne marque, les autres sont rarement fiables. Mon record est détenu à ce jour par une Maped de 50 cm qui présente une erreur moyenne de 5 % !

Vos équerres seront au nombre de deux, une d’au moins 30 cm (Rötring 813.332) et une autre, plus petite et facile à manipuler « dans les coins ».

Concernant les rapporteurs, je suis passé du modèle français habituel semi-circulaire à un modèle anglais pour écolier (Helix L10), circulaire et à double échelle, raisonnablement précis... mais dans ce domaine, on ne fait rien de mieux que les règles de navigation dont il sera question ci-après.

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INSTRUMENTS DE NAVIGATION

Même depuis l’avènement des positionneurs par satellite, les marins continuent à tracer des traits et à mesurer des angles sur leurs cartes, et ce avec la plus grande précision possible. Plusieurs de leurs outils nous sont très utiles, notamment la règle parallèle Davis dite « de transport de cap », constituée de deux réglettes articulées permettant de tracer des parallèles parfaites à n’importe quelle distance entre zéro et 25 cm (voire plus pour les plus grands modèles).

Autre outil indispensable, la règle de navigation, telle que la règle de Cras ou, mieux encore, la règle Autocap, sorte de super-rapporteur permettant, outre des mesures d’angles automatiques, de tracer des droites précisément orientées les unes par rapport aux autres, ce que ne permet pas un rapporteur classique. La mise en œuvre de l’instrument peut sembler complexe mais elle reste assez intuitive pour être maîtrisée facilement (voir ici détail du double rapporteur mobile).

Enfin, le compas à pointes sèches, plutôt superflu dans notre attirail, peut néanmoins rendre des services, par exemple pour mesurer des équidistances.

L’OUTIL INFORMATIQUE : UNE ALTERNATIVE ?

Plutôt un complément. À mon sens, rien ne remplace le contact visuel et physique direct avec la carte. Lorsqu’après des milliers d’heures passées à travailler sur une chasse, on trace enfin le dernier trait, et que celui-ci s’achève en recoupant les précédents presque, presque exactement, en un minuscule triangle d’incertitude vers lequel demain, cette nuit même peut-être, nous allons nous élancer, l’instant est comme magique, rempli tout à la fois d’exaltation et d’une nouvelle terreur subite qui tout à coup nous étreint : et si d’autres étaient déjà en route ?

Cet instant-là n’est pas quelque chose que l’on peut vivre par ordinateur interposé.

Cela étant, les outils informatiques de visualisation et de dessin offrent aujourd’hui des possibilités énormes, qu’il est intéressant de pouvoir utiliser à côté de méthodes plus traditionnelles. Regardez par exemple les étranges « montages-miroir » réalisés par Patrice Salvy sur cette page à partir des tableaux peints par Michel Becker pour la Chouette d’Or... Étranges visions, que seul l’ordinateur peut nous procurer !

De même, et toujours pour prendre l’exemple de la Chouette (mais ceci peut s’appliquer à toute chasse utilisant des visuels), numériser un visuel en très haute résolution (à partir de 2400 ppp) permet de l’étudier ensuite bien mieux qu’à la loupe. Attention toutefois, on parle ici de très gros objets : le fichier qui sort du scanner pèse 650 méga-octets et la moindre manipulation faite dans Photoshop prend plusieurs minutes, même avec 512 méga-octets de mémoire vive ! Le résultat est impressionnant, en particulier quand on fait subir certains traitements aux visuels (lesquels? chut...), mais ce faisant, on va clairement au-delà même que ce que l’auteur a voulu mettre dans son tableau. C’est un peu comme utiliser un marteau-pilon pour dépiauter une amande.

Mais si cela vous amuse de voir le niveau de détail auquel on peut aller, regardez ici.

Et je n’oublie pas que c’est grâce à l’informatique que j’ai pu acquérir la certitude que l’œil du coq du visuel de l’énigme 530 de la Chouette n’est pas centré sur Bourges, mais clairement plus au sud... Ce n’est pas que ça y change grand-chose, il n’y a que l’intention qui compte, mais bon... :o))

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