LES ÉNIGMES DE LA CHOUETTE D’OR

 

600

QUAND AL-MAR S’ALLIE A LA FIBULE DE
PRENESTE, LES TENEBRES RESPLENDISSENT

 


BDI,J. DF,F. CFD. BJ. HJ. EA,B. BC. E. DC,B.

CDI,B. BAB,H. BE.

CD. FB. BCG,J. BIG,D. BE. BG. BJD,B. DB. BGH,C.

BC. E.

Synthèse des madits du Fig-Mag :
Le visuel de cette énigme est avant tout symbolique.
Le métal dont est faite la fibule de Préneste n’a aucune importance pour cette chasse au trésor. Ce qui est important, c’est ce qu’elle signifie et représente sur le plan de la référence.
« Al-mar » est un mot d’origine étrangère. Sa signification, une fois trouvée—et associée symboliquement à celle de la fibule de Préneste—vous fournit une explication quant à la façon de décrypter les lettres qui forment l’énigme textuelle.
L’angle que forme la main et la clé avec l’axe central du visuel n’a pas d’importance, pas plus que la longueur de la clé.

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Chouetteuses, chouetteurs, mes sœurs et frères (et vous aussi, les nouveaux venus!), recueillez-vous : vous avez atteint le Mur des Lamentations, le point crucial où la chasse s’est arrêtée pour n’en plus bouger. L’énigme 600.

Oh, bien sûr, les décryptages primaires de certaines énigmes postérieures sont connus ; bien sûr, certaines de ces énigmes ont été résolues, et pour certaines d’entre elles intégralement, puisqu’elles pouvaient l’être indépendamment de la 600 ; bien sûr, nombre de chercheurs ont « résolu les 11 énigmes du livre » et ont une zone depuis des mois, voire des années... Depuis, ils « travaillent sur la super-solution »... oubliant que celle-ci constitue la partie la plus « paisible » du jeu et que si, au bout de quelques jours, ils ne savent pas encore où aller creuser, c’est que quelque chose doit clocher quelque part...!

Mais sans plus attendre, attaquons-nous au décryptage primaire.

 

LE TITRE — L’HISTOIRE DE LA FIBULE DE PRENESTE

« Al-Mar » est un mot arabe qui signifie « les Maures ». Les Maures, les Arabes, ont inventé les chiffres du même nom que nous utilisons aujourd’hui.

Quant à la fibule de Preneste (fibula Prænestina), son histoire mériterait d’être contée car c’est une des grandes supercheries de l’archéologie du XIXème siècle... mais la place manque ici pour le faire en détail. Je me contenterai donc d’une version abrégée.

Les fibules de ce type (fibula a drago) sont apparues en Étrurie méridionale à la fin du VIIIème siècle avant J.-C. On en trouve aussi dans les provinces du Latium et de Campanie, en or, argent, vermeil et bronze. Il s’agissait d’objets précieux, de bijoux donnés en présents ; il n’est donc pas surprenant qu’une « dédicace » (formula di dono) apparaisse sur « notre fibule » comme sur de nombreuses autres. Ce qui en a fait, un temps, toute la valeur historique, c’est que cette dédicace apparaissait, non pas en lettres grecques ou étrusques mais, pour la toute première fois, en lettres latines—pas exactement celles que nous utilisons aujourd’hui, mais assez proches quand même pour être lisibles.

« La » fibule de Preneste, provenant soi-disant de la tombe étrusque dite « Bernardini » à Palestrina, était donc entrée dans l’Histoire comme le premier exemple de l’utilisation écrite de l’alphabet latin, et c’est bien ès-qualités de symbole qu’il y est fait allusion dans le titre de la 600.

En 1996, le musée préhistorique Pigorini de Rome, qui conservait la fibule, était en travaux. La fibule n’était donc pas exposée et, paradoxalement, c’est ce qui m’aura donné la chance d’être sans doute le seul chasseur de Chouette à l’avoir tenue dans ses propres mains... Ayant pris contact avec les conservatrices du musée, j’obtins de leur part toute la documentation voulue sur la fibule. Contact ayant ainsi été établi, je me rendis à Rome où la Dottoressa Alessandra A... consentit à extraire le précieux objet du tiroir où il reposait et à me le confier quelques instants, alors que jamais on n’aurait ouvert une vitrine de musée pour satisfaire la curiosité d’un visiteur !

Voici le dessin officiel de la fibule, tel qu’il figure sur la notice muséographique. Pour les photos, voyez ici. On y distingue très bien la dédicace « MANIOS MED FHE FHAKED NUMASIOI » («Manios m’a faite pour Numasios»), écrite de droite à gauche.

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Pour en finir avec la fibule, je rappellerai qu’ayant été montrée pour la première fois en 1887 par l’archéologue allemand Helbig, qui prétendait l’avoir acquise d’un ami en 1876 alors que l’exploration de la tombe Bernardini datait de 1871, son inscription fut tout de suite soupçonnée d’être un faux par le philologue Lignana. Des opinions diverses furent exprimées jusqu’en 1919, date à laquelle la fibule fut retirée de l’inventaire officiel de la tombe et tomba dans un oubli méfiant. En 1960, lorsque les collections de la tombe Bernardini furent transférées du musée Pigorini à la Villa Giulia, la fibule resta au musée, et en 1979, le professeur Margherita Guarducci publia un mémoire démontrant sans plus guère de doute que la fameuse inscription était l’œuvre de Helbig lui-même.

Remarquez la date, 1979. On sait que les énigmes de la Chouette ont été écrites en 1978 et « retouchées » en 1992. Il se trouve que la fibule a été exposée à Paris, au Petit-Palais, entre mars et mai 1977... Voulez-vous parier que c’est à cette occasion que Max l’a vue, alors que le mémoire de Mme Guarducci n’avait pas encore été publié et que la fibule était encore nimbée de sa trompeuse légende, comme son inclusion dans le catalogue de l’exposition officielle le suggérait ?

Toujours est-il que Max, informé ou non de la tromperie, n’a pas modifié l’énigme en 1992 et a toujours dit en Q/R qu’il fallait considérer cette fibule pour le symbole qu’elle représentait ou avait représenté.

Dont acte : la fibule de Preneste est donc l’«inventrice» des lettres latines, comme les Maures sont les inventeurs des chiffres arabes. Il va donc falloir, dans la 600, allier les chiffres et les lettres. Il n’est pas exclu que les notions de sens et contresens trouvent aussi à s’appliquer ici, au moins pour ce qui est des lettres, par référence au sens de la dédicace de la fibule.

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RETOUR À L’ÉNIGME

On commence par remplacer les lettres par des chiffres, selon la clé de cryptage fournie précédemment par la 580 : B = 1, C = 2, etc. On obtient :

138,9. 35,5. 253. 19. 79. 40,1. 12. 4. 32,1.

238,1. 101,7. 14.

23. 51. 126,9. 186,3. 14. 16. 193,1. 31. 167,2.

12. 4.

... ce qui n’est pas beaucoup plus clair. À partir de là, l’idée de génie, que rien n’incitait pourtant les chasseurs à avoir, fut de penser que ces nombres étaient des masses atomiques. Je ne sais auquel de nos brillants anciens il faut rendre hommage et je le regrette. Les masses atomiques permettant, à leur tour, de repasser des chiffres aux lettres via les symboles des éléments concernés, on obtient :

La. Cl. E. F. Se. Ca. C. He. S.

U. Ru. N.

Na. V. I. Re. N. O. Ir. P. Er.

C. He.

soit l’énigmatique résultat : LA CLEF SE CACHE SUR UN NAVIRE NOIR PERCHE.

† :

Hésitation possible entre E et Es du fait du changement de dénomination de l’einsteinium en 1979. Comme pour la fibule, soit Max n’a pas vérifié quant il a remis à jour les énigmes en 1992, soit il a délibérément choisi de conserver son codage... « CLEF » pourrait donc devenir « CLESF ». Dans cette hypothèse, « S » pourrait être un reliquat... et pourtant... la très moderne Cité des Sciences de La Villette a mis en ligne un très joli tableau interactif de Mendeleiev où le symbole Es est utilisé pour l’einsteinium ! Voir ici.
L’einsteinium a été isolé en décembre 1952 à l’université de Berkeley dans les résidus de la 1ère explosion thermonucléaire. Sa masse atomique a été déterminée à 253. En 1961, on est parvenu à séparer une partie pesable (de l’ordre de 0,01 microgramme), devenue depuis le mendelevium. La masse de l’einsteinium est donc tombée à 252 (précisément 252,083).
Mickey quant à lui, cite une valeur de 254 trouvée dans une Universalis dont il ne précise pas la date de parution. La mienne (version 7 sur DVD-ROM) mentionne 252.
Il est vrai que ces éléments instables, qui n’existent pas dans la nature, sont susceptibles de se décliner en toute une famille d’isotopes en fonction des performances des instruments de mesure. De plus, même les meilleures sources font des erreurs... Mon Quid de 1996 ne mentionne-t-il pas lui aussi une masse de 254 ?

 

‡ :

Le ruthenium (Ru) aussi a donné quelques soucis. Max lui attribue une masse de 101,7 alors que toutes les sources que j’ai consultées en France et à l’étranger fixent cette masse à 101,07 (soit une masse arrondie de 101,1), y compris mon vieux Quid et même l’élementaire :o) Petit Larousse. S’agit-il d’une erreur de Max, un 7 au lieu d’un 1 ?
De l’oubli d’une décimale ? Mickey dit avoir trouvé une source (Larousse Encyclopédique) mentionnant 101,7... Alors, erreur involontaire ou pas ?

En définitive, la source la plus fiable semble celle trouvée par Piblo (voir cette page de son site), à savoir les valeurs et symboles retenus par la Commission internationale de physique en 1956. Cela n’explique pas, cependant, que Max ait utilisé une source de plus de 20 ans d’âge lorsqu’il a écrit les énigmes, et qu’il n’ait procédé à aucune remise à jour quand il les a « retouchées » en 1992-93... à moins, bien entendu, qu’il ne s’agisse au contraire d’une volonté délibérée de laisser les choses en l’état...

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Navire noir perché et nef encalminée

Une fois n’est pas coutume, nous allons anticiper quelque peu sur une énigme future, la 560, à l’issue de laquelle nous devons trouver une entité tangible, qui a été montrée maintes fois à la télévision, et que Max qualifie de « Nef encalminée », bien que cette entité ait été ainsi baptisée par quelqu’un d’autre.

Si je rapproche ces deux énigmes, c’est parce que l’I.S. « NEE CLEF EN MAIN DANS LA 600, TU LA RETROUVERAS DANS LA 560 » nous y invite. Comme expliqué sur la page I.S., on peut confirmer de manière irréfutable quelle est cette chose qui est née clef en main dans la 600, puisque « NEE CLEF EN MAIN » est l’anagramme de « NEF ENCALMINEE ».

Dès lors, il est tentant d’essayer de savoir s’il existe une stricte identité entre la Nef de la 560 et le navire noir perché («NNP») de la 600, ou s’il s’agit, par exemple, d’un même concept, mais qui se traduirait d’une manière différente dans chaque énigme. Sur ce point, Max a répondu que l’entité était « strictement la même ». Autrement dit, une fois la 600 complètement résolue, on doit savoir ce qu’est la Nef, mais sans qu’il soit nécessaire de la positionner sur la carte puisqu’à ce stade la carte n’est pas encore devenue obligatoire.

Pour autant, le NNP, qui semble, prima facie, être le point final de la 600, est-il la même chose que la Nef ? À en croire ce que dit Max, c’est très probable. Au minimum, le NNP identifié devra nous permettre de « concrétiser » (faute d’un meilleur mot) la Nef.

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La piste
des étoiles

Un « navire noir perché » étant a priori un machin assez abscons, il est tentant de faire appel au « référentiel commun » qui nous avait déjà servi en 470. Qu’est-ce donc qui est, dans notre fonds culturel français, noir et perché, que nous connaissons tous et à quoi l’on pense instinctivement ? Le corbeau de La Fontaine, bien sûr !

Mais un corbeau et un navire n’ont pas beaucoup de points communs... Et si l’image d’un corbeau perché est toute naturelle, ce n’est pas le cas pour un navire ! Ce navire-là n’est donc sans doute pas un du genre qui va sur l’eau. Mais des navires, il y en a ailleurs... Par exemple la constellation géante du navire Argo (Argo Navis), celui-là même que commanda Jason pour partir à la recherche de la Chou... je veux dire de la Toison d’Or. Quel beau navire, et oh combien perché ! Et plus ou moins noir aussi, admettons, du fait du fond noir du ciel... Mais y a-t-il moyen d’associer ce navire avec un corbeau, ce qui justifierait mieux la présence de l’adjectif « noir » ?

Pas facilement. Le navire Argo, découvert par l’Égyptien Ptolémée au IIème siècle, est une constellation de l’hémisphère sud. Il existe bien un petit quadrilatère dénommé le Corbeau (Corvus), également dans l’hémisphère sud mais sans rapport direct avec Argo ni les différentes parties qui le composent aujourd’hui—car la constellation de Ptolémée, trop vaste, a été morcelée au milieu du XVIIIème siècle : la Carène (Carina), la Poupe (Puppis), la Voile (Vela) et la Boussole (Pyxis), créées par Nicolas-Louis de la Caille, ont pris sa succession (voir ma page Argo/Corbeau).

De plus, ayant posé la question à Max : « Un regard vers le ciel peut-il m’aider? », je m’étais vu répondre : « Non, un regard vers le ciel ne vous apportera rien (si j’ai correctement compris votre question). »

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La piste crypto

Délaissons donc les étoiles pour nous replonger les mains dans le cambouis des cryptos purs et durs. Nous constatons que l’inscription de la fibule comporte 26 lettres. Pourquoi ne pas en faire une clef... de cryptage ?

M
A
N
I
O
S
M
E
D
F
H
E
F
H
A
K
E
D
N
U
M
A
S
I
O
I
A
B
C
D
E
F
G
H
I
J
K
L
M
N
O
P
Q
R
S
T
U
V
W
X
Y
Z

Passée dans ce « filtre », la CLEF devient NEOS, soit les initiales des quatre points cardinaux. Or, il existe en Bretagne un phare des Cardinaux, sur l’île d’Hoedic, et il semble bien que le visuel représente un halo lumineux se reflétant sur une étendue d’eau d’où sortent la main et la clef... De même, « LES TENEBRES RESPLENDISSENT » cadre bien avec cette interprétation (outre le fait que ces mots signifient « la solution se fait jour »).

Pour tenter d’y voir plus clair :o), j’ai posé à Max la « question » suivante : « Rien de tel que la lueur d’un phare pour guider les pas du voyageur dans la nuit! », et il m’a répondu : « C’est ce qu’on dit, oui. Et le cap des marins aussi! ».

Ma question était anonyme et simplement intitulée « EUREKA ». Max songeait-il alors à la 600 ? Pourquoi avoir ajouté la 2ème phrase, alors que la 1ère eût suffi ? Sur le coup, j’ai sauté de joie, mais avec quelques années de recul, je réalise qu’il n’y a probablement pas dans cette réponse que ce je voulais y voir.

De plus, cette hypothèse a été fusillée quand Max a lâché que l’inscription de la fibule « n’est pas un code de décryptage ». D’ailleurs, bien qu’une île puisse toujours être appelée symboliquement « Nef encalminée », je dois bien admettre que je n’ai jamais rien trouvé concernant Hoedic qui puisse correspondre au concept de NNP...

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Faut-il
vraiement identifier
le NNP ?

La question mérite d’être posée. En effet, puisqu’à ce stade du jeu la carte n’est pas obligatoire, on sait qu’il n’est pas indispensable d’y positionner le NNP. Ne peut-on imaginer que le NNP reste, pour le moment, un concept encore non traduit dans la réalité tangible, et qui ne pourra être confirmé qu’en 560 ?

C’est une hypothèse séduisante, mais je crains qu’elle ne résiste pas à l’analyse. Puisque, selon Max, il y a stricte identité entre NNP et Nef, et puisque la 560 à elle seule confirme la Nef mais ne permet pas de la trouver, c’est donc bien ici, dans la 600, qu’il faut trouver le NNP. Pour cela, pas de divination, pas de spéculation, pas d’« intuition géniale » ; seule l’énigme nous fournit les élements nécessaires.

Mais, comme je l’explique sur la page « Généralités — Pourquoi la Chouette n’est-elle pas encore trouvée ? », la 600 est à mon avis le verrou majeur de la chasse. Ne l’ayant pas résolue, je ne peux donner ci-après qu’une hypothèse de solution dont je sais, pour l’avoir explorée, qu’elle se révèle inexacte... mais elle a au moins le mérite, à mon sens, d’illustrer la démarche que je crois bonne, à savoir utiliser l’énigme, et l’énigme seulement, pour avancer, sans raccourcis oiseux ni sauts quantiques.

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Une bonne (fausse) solution

Nous partons des mots NAVIRE NOIR PERCHE. Comme expliqué plus haut, ils nous conduisent à associer le concept de navire à la couleur noire et au corbeau. Partant du principe que le NNP et la Nef sont une seule et même entité, le NNP est donc, comme la Nef, tangible et construit de la main de l’homme. S’il y a eu construction humaine, il y a eu architecte. L’expression « clef en main » nous mène aussi dans cette direction : on parle souvent d’une maison ou d’une usine livrée clef en main.

Si nous recherchons un architecte, Le Corbusier doit nous venir à l’esprit, non seulement par sa réputation intrinsèque, mais aussi par la ressemblance phonétique de son nom avec le mot « corbeau ». Sachant que « Le Corbusier » était le pseudonyme de Charles-Édouard Jeanneret, j’ai essayé de savoir si ces deux mots avaient une origine commune.

De fait, bien des noms en « Corb- » (comme Corbin, Corbineau, Corby, etc.) ont pour origine la racine latine corv-, de corvus, corbeau. Hélas, Corbusier fait exception à la règle. Voici ce que j’ai trouvé sur le site d’onomastique http://www.jtosti.com/indexnoms.htm :

Le nom Jeanneret, fréquent dans le Doubs, se rencontre également en Suisse. C’est un diminutif de Jeannier, lui-même hypocoristique du prénom Jean. L’architecte Le Corbusier, originaire de La Chaux-de-Fonds, s’appelait en réalité Jeanneret-Gris, un nom dans lequel Gris est un surnom (celui qui a les cheveux gris), comme l’indique la forme « Jeanneret dit le Gris » rencontrée au XVIIe siècle. Précisons que le surnom « Le Corbusier », pris pour se différencier de son cousin, est une variante de Corvisier, Courvoisier (= cordonnier), rencontrée en Belgique et dans le Nord-Pas-de-Calais.

Ennuyeux, certes, et moins élégant, mais peut-être pas déterminant... Après tout, corbeau et Corbusier, ça le fait bien aussi, non ? (ici erreur typique du chercheur qui « sent » [ou croit sentir] quil est sur une bonne piste et refuse de la lâcher...). Bref, poursuivons.

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L’idée de Nef encalminée suggère un bâtiment religieux, de même que l’adjectif « perché », puisque ces constructions sont souvent en hauteur. Le Corbusier a-t-il dessiné des églises ? Oui, et dans ce domaine, sa plus fameuse création est la chapelle Notre-Dame du Haut à Ronchamp en Haute-Saône. Or celle-ci, avec son toit plus sombre en forme de coque de navire, correspond irrésistiblement au portrait-robot du NNP :

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Encore plus fort : non seulement Ronchamp, bourg de 3.000 habitants, est mentionné sur la carte 989, mais encore Notre-Dame du Haut y figure-t-elle, elle aussi ! Elle est pourtant diablement (si j’ose dire) moins fameuse et majestueuse que les cathédrales de Chartres, d’Amiens ou de Strasbourg... mais elle est sur la carte, et pas ses prestigieuses aînées  ! De surcroît, tant par son appellation que par sa situation géographique (sise sur la colline de Bourlémont, elle domine les alentours), elle répond incontestablement au qualificatif « perché »...

Résumons-nous :

  • Notre-Dame du Haut correspond parfaitement à ce que suggèrent les expressions « Navire Noir Perché » et « Nef encalminée » ;

  • On la trouve en utilisant l’énigme et sans délires spéculatifs ;

  • Ce n’est que bien plus tard, hélas, qu’on comprendra que ce n’est, en fait, pas la bonne Nef—et, partant, pas le bon NNP !


Détail du tableau original photographié chez Michel Becker

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